Par Antonio Fischetti avec des illustrations de Faujour. Editions Belin. Mai 2017. Pages : 347. Prix : 22 euros.

     Il ne s'agit pas d'un livre "de science", mais d'un ouvrage traitant de société et de politique en s'appuyant sur la science et sa démarche. Les thèmes sont traitées chacun en 3 ou 4 pages de manière extrêmement sérieuse et illustrés par une caricature à la "Charlie", mais là, sans vraiment d'excès à mon sens... ce qui est très bien !
     Biologie, sexualité, environnement, neurologie, migrations, sports, religion, "bidonnages" divers et variés, et bien d'autres choses encore, sont abordés avec une vraie démarche scientifique et des exemples concrets très loin des à priori habituels de notre société. Comme la perfection n'existe pas, et comme nous sommes tous, que nous le voulions ou non, influencés par la société dans laquelle nous vivons (y compris, donc, l'auteur), je conteste dans "Pas de moule pour les moules" l'idée selon laquelle l'absence de pilosité "bon chic" d'aujourd'hui serrait peut être une forme inconsciente de perversion sexuelle (page 185), alors que l'explication en est tout bonnement religieuse, culturelle, et parfois de mode. Si l'on prend la plaque installée au début des années 70 sur les sondes Pioneer 10 et 11, les êtres humains ont des cheveux, mais aucune pilosité autre car dans la société puritaine US de l'époque les poils c'était "caca". Dans d'autres cultures les cheveux de la femme, ou de l'homme (chez les Sikhs), auraient probablement disparus également. Quand aux poils sous les aisselles (pour les femmes), ils étaient courants avant les années 80. Ils commencent à revenir à la mode. Il est possible de dire la même chose pour le "ticket de métro". Et donc non, les gens n'étaient pas autrefois moins pervers (ou plus) qu'aujourd'hui parce qu'ils pratiquaient (ou non) le poil sans vergogne ! Bref, il fallait bien trouver quelques défauts à cet excellent ouvrage.

      Pour tous. Vraiment excellent. A acheter sans hésiter !