Image : ESO / M. Kornmesser / L. Calçada

Probablement pas, mais qui sait !

Une équipe internationale (Grande Bretagne, USA et Japon) menée par Jane Greaves, astrophysicienne de l'Université de Cardiff (Royaume Unis) a détecté une faible quantité de phosphine dans les nuages de la planète Vénus. Les instruments utilisés ont été le radiotélescope JCMT (James Clerk Maxwell Telescope) de 15 mètres de diamètre, situé à Hawaï à 4092 mètres d'altitude, et le réseau ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Aray) installé au Chili à 5058 mètres d'altitude, composé de 54 antennes de 12 mètres de diamètre, ainsi que de 12 antennes de 7 mètres travaillant en interférométrie, et pouvant être écartées de 16 km.

Les hypothèses connues de formation non biologique de la phosphine (minéraux envoyés en altitude, volcanisme, foudre, lumière solaire...) ne semblent pas pouvoir produire la quantité mesurée (pourtant faible) de la molécule... Par contre, les scientifiques connaissent bien le mécanisme de formation de phosphine par nos bactéries terrestres... de là à en déduire que les nuages de la haute atmosphère de Vénus (entre 55 et 80 km d'altitude) sont « habités » par des bactéries extraterrestres est un grand pas à ne pas franchir sans vérifications ! D'autant plus que ces nuages sont principalement composés d'acides (90% d'acide sulfurique). Par contre la température y est « confortable » à ces altitudes, avec une trentaine de degrés Celsius, à comparer aux 460°C de la surface ! (entre 446 et 490°C). La présence de phosphine est donc inattendue sur Vénus.

La phosphine (phosphane, selon la nomenclature IUPAC), de formule chimique PH3 est utilisée sur Terre comme pesticide, et même (mais c'est interdit aujourd'hui) comme arme chimique.....