
Crédits : Image NASA, ESA, CSA, Brant Robertson (UC Santa Cruz), Ben Johnson (CfA), Sandro Tacchella (Cambridge), Phill Cargile (CfA), Joris Witstok (Cambridge, Université de Copenhague), P. Jakobsen (Université de Copenhague), Alyssa Pagan (STScI), Mahdi Zamani (ESA/Webb), Collaboration JADES.
Les premières galaxies, et d’ailleurs dès 380 000 ans après le Big Bang, baignaient dans un milieu emplit d’hydrogène neutre très peu transparent. Or, JADES-GS-z13-1, observée telle qu’elle était seulement 330 millions d’années après le Big Bang, est visible grâce à une forte émission Lyman-alpha due à la recombinaison de l’hydrogène ionisé. Les astrophysiciens pensaient jusqu’ici que ce rayonnement n’aurait pas dû pouvoir traverser si facilement l’espace dans lequel les galaxies évoluaient à cette époque et avec une telle intensité. La « réionisation » qui a rendu l’Univers transparent a débuté, disons à partir de 130 millions d’années, pour se terminer entre 850 millions et 1 milliard d’années après le Big Bang. JADES-GS-z13-1 oblige donc les scientifiques à réviser leurs hypothèses...
Joris Witstok (Université de Cambridge, Angleterre, Cosmic Dawn Center Danemark, Institut Niels Bohr, Danemark), ayant dirigé l’équipe internationale ayant étudié cette galaxie, écrit : « La grande bulle d'hydrogène ionisé entourant cette galaxie pourrait avoir été créée par une population particulière d'étoiles – beaucoup plus massives, plus chaudes et plus lumineuses que les étoiles formées à des époques ultérieures, et peut-être représentative de la première génération d'étoiles ». Un des premiers trous noirs géant dans une galaxie super active pourrait également être responsable de cette réionisation localisée.
Décidément, le télescope spatial James Webb n’en finit pas de bouleverser la connaissance de notre Univers.