"cultiver le vivre ensemble", de Amandine Geers. Editions Terre vivante, collection "Champs d'action". Octobre 2019. Pages : 94. Prix : 10 euros.

La démarche adoptée dans le fonctionnement de ces jardins est très intéressante. Mais ici "Jardins solidaires" ne signifie pas une étude générale de ce type de jardins, mais uniquement la description des actions des "Jardins solidaires et pluriels Vent d'Ouest", gérés ou cogérés par l'association "Vent d'Ouest" de Niort (et il est difficile de l'oublier, l'association étant citée presque à chaque page, quand ce n'est pas plusieurs fois par page, ce qui finit par être, désolé de le dire, un peu crispant !). Revenons donc sur la démarche : - un accès pour tous (handicapés, résidents d'EHPAD, patients des hôpitaux, scolaires, ....), avec des outils pour gauchers, des sièges pour travailler au sol, des supports pour les personnes en fauteuil, etc. - "chacun vient quand il veut, travail ou regarde et flâne, prend un café, discute..." écrit Amandine Geers, mais le partage des produits récoltés "(...) ne se fait pas en équivalence du temps travaillé. Ici on considère que faire la démarche de venir au jardin, même peu de temps, même sans jardiner, est aussi importante que celle de passer plusieurs heures à retourner seul une plate-bande à la grelinette." - Comme chez Rabhi (et d'autres), la notion de "nuisibles" est réexaminée et une part pour la nature est toujours naturellement réservée (oiseaux, insectes, ...). Cette initiative collective est un lieu de rencontres et d'intégration, un lieu de partage et d'apprentissages, un lieu de solidarité et d'empathie, un lieu où les liens sociaux font partie des valeurs importantes, et où l'écologie est un point cardinal. Parlons un peu de la réalisation technique de l'ouvrage : les images sont en sépia, ce qui donne un ton "rétro" assez sympathique. L'écriture en ton de rouge passe encore, mais celle en "caca d'oie" pâle sur fond blanc ou blanche sur fond "caca d'oie" est très difficile à lire, à plus forte raison sous éclairage artificiel. Ce problème de couleurs amène d'ailleurs à un petit gag page 84, où il faut retrouver Marie-France en vert au sein du groupe est-il écrit... mais sur une photo sépia !!! Bon, je vous laisse deviner si je l'ai détectée ou non...

Cet ouvrage nous décrit une démarche intéressante et humaine qu'il serait bon de généraliser, mais quel dommage qu'il ressemble tant à une hagiographie !