De Philip Ball. Traduction de Michel Le Bellac. Editions edp sciences, collection "une introduction à". Août 2019. Pages : 278. Prix : 25 euros.

     Philip Ball nous emmène avec lui dans ce monde, au départ surprenant, qu'est la mécanique quantique. En se posant les bonnes questions, en prenant du recul par rapport au langage (qui ne montre souvent que notre difficulté d'abord à interpréter puis à expliquer une physique qui semble très éloignée de la physique traditionnelle), il nous permet d'avancer pas à pas vers une conception dans laquelle nous n'avons pas la connaissance de "comment sont les choses", mais seulement "ce à quoi nous devons nous attendre quand nous effectuons telle ou telle expérience". Il s'agit seulement d'une théorie de "l'information".
     Nous suivons les réflexions des grand physiciens du début du 20ème siècle, et sommes amenés aux développements actuels nous faisant passer d'un monde qui nous paraît surnaturel à celui d'une description d'effets menant à des interprétations plus ou moins valables de la nature. C'est une autre démarche d'esprit. Est-il possible d'ailleurs de comprendre réellement ce qui se cache au plus profond des choses ? La nature peut-elle se dévoiler complètement à nous ?
     Ici pas de formules complexes qui nécessiteraient un lecteur spécialiste, juste des réflexions et des analyses nous menant à la conclusion que notre monde "n'est pas en train de nous dissimuler des choses. C'est que la physique classique nous a formés à trop en attendre ; en quelque sorte elle nous a contaminés." Le fait de ne pouvoir avoir une connaissance profonde et complète des choses fait "que nous nous sommes sentis trahis par la nature et nous avons décrété qu'elle était "étrange". " écrit l'auteur.
     La perfection n'existant pas dans ce monde, je ferais quand même, dans le domaine de l'astrophysique, une petite remarque. Page 89, il est écrit que dans un satellite il y a absence de gravité alors que sur Terre nous sommes dans le champ de gravitation de celle-ci. Bien entendu les satellites artificiels de la Terre sont toujours dans son champ de gravité ! Mais il n'y a pas de pesanteur (ou plutôt, il y a une micropesanteur), ce qui n'est pas la même chose...

     La démarche adoptée dans le fonctionnement de ces jardins est très intéressante. Mais ici "Jardins solidaires" ne signifie pas une étude générale de ce type de jardins, mais uniquement la description des actions des "Jardins solidaires et pluriels Vent d'Ouest", gérés ou cogérés par l'association "Vent d'Ouest" de Niort (et il est difficile de l'oublier, l'association étant citée presque à chaque page, quand ce n'est pas plusieurs fois par page, ce qui finit par être, désolé de le dire, un peu crispant !).
     Revenons donc sur la démarche :
     - un accès pour tous (handicapés, résidents d'EHPAD, patients des hôpitaux, scolaires, ....), avec des outils pour gauchers, des sièges pour travailler au sol, des supports pour les personnes en fauteuil, etc.
     - "chacun vient quand il veut, travail ou regarde et flâne, prend un café, discute..." écrit Amandine Geers, mais le partage des produits récoltés "(...) ne se fait pas en équivalence du temps travaillé. Ici on considère que faire la démarche de venir au jardin, même peu de temps, même sans jardiner, est aussi importante que celle de passer plusieurs heures à retourner seul une plate-bande à la grelinette."
     - Comme chez Rabhi (et d'autres), la notion de "nuisibles" est réexaminée et une part pour la nature est toujours naturellement réservée (oiseaux, insectes, ...).
     Cette initiative collective est un lieu de rencontres et d'intégration, un lieu de partage et d'apprentissages, un lieu de solidarité et d'empathie, un lieu où les liens sociaux font partie des valeurs importantes, et où l'écologie est un point cardinal.

     Parlons un peu de la réalisation technique de l'ouvrage : les images sont en sépia, ce qui donne un ton "rétro" assez sympathique. L'écriture en ton de rouge passe encore, mais celle en "caca d'oie" pâle sur fond blanc ou blanche sur fond "caca d'oie" est très difficile à lire, à plus forte raison sous éclairage artificiel. Ce problème de couleurs amène d'ailleurs à un petit gag page 84, où il faut retrouver Marie-France en vert au sein du groupe est-il écrit... mais sur une photo sépia !!! Bon, je vous laisse deviner si je l'ai détectée ou non...

     Et le mois prochain,
     - "Un Paris révolutionnaire", "Emeutes, subversions, colères". Sur une idée de Claire Auzias. Les Editions Libertaires. Octobre 2019. Pages : 409. Prix : 35 euros.